Tu m'avais fait payer
La crème renversée
De ton couple étalé
Sur une dizaine d'année.
A coup de rouleau patissier
Et de feuille sulfurisée
Tu m'avais aplatie
Sur la table de ton ennui.
Pâte sablonneuse, enlisée
Je n'avais plus qu'à cueillir
Les fruits de ton désir
Pas vraiment assumé.
Bien cuites et redorées,
Tes excuses chaudes servies
M'étaient lourdes à digérer.
Comme un dessert défraîchi
Un moment réfrigérée,
Croyant sans doute me redonner
Un peu plus d'appétissant,
J'avais surtout l'amertume grandissant.
En me laissant en stock invendue
Tu te croyais libre d'assouvir
Tes p'tits creux de plaisir.
Mais c'est toi qui t'étais vendu
Aux marketing d'un paraître
Quelles qu'en soient les conséquences,
Sur les chairs et sur les êtres.
Là où tu m'as pariée sans chance,
Parce que je sors des standards d'apparences,
Des gourmets ont compris la valeur
D'une cuisine mijotée en temps et heures...
Et en ont senti le goût délicat, non rance
Là où tu te bouffe ton croissant-beurre,
Industriel, sec et pré-emballé...
Certes, il est facile à déballer,
Mais au fin fond de tes ardeurs,
Tu sens le goût moisi, fade et plastifié
Là où d'une tarte retournée,
J'ai connu la célébrité
D'une saveur toute en nouveautés.