Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le blog de vertdegrisaille.over-blog.com
  • : Si les mots sont, Alors l'émotion.
  • Contact

Radio Official Jin West

Recherche

Archives

24 novembre 2011 4 24 /11 /novembre /2011 00:01

C'est beau, une ville, la nuit.

C'est beau, Paris, ça luit.

En période de fêtes,

Etoiles sur la tête...

 

Des sourires béats,

Des yeux plein d'éclats,

Des amoureux transis,

De froid comme d'envie.

 

Une sonnerie de phone,

Et la réalité détonne...

En pleine féérie,

Le monde s'obscurcit.

 

Dommage. C'était une nuit,

C'était hors du temps, du bruit.

Les corps se séparent

Les yeux deviennent mares.

 

Et, entre deux mondes,

Le trop beau et l'immonde,

La réminiscence du premier

Se rappelle aux sens délaissés...

Partager cet article
Repost0
31 octobre 2011 1 31 /10 /octobre /2011 08:01

Ce matin-là, comme tous les matins, j'attrapais le journal qui dépassait de ma boîte à lettres.

 

D'habitude, je commençais ma lecture sur le chemin entre la boîte et la maison. Mais, avec le retour du froid et l'humidité matinale, je n'avais pas envie de m'attarder. Je rentrais donc, me fis un café, et m'installais. C'est là que tout commença.

 

En dépliant le journal, je trouvais ma trombine en première page. Je crus que mes yeux de hibou mal réveillé m'avaient trahi et je m'empressais d'avaler une gorgée de café serré avant de pousser l'investigation.

 

Je regardais à nouveau.

 

Non, je n'avais pas rêvé. C'était bien moi. Ce que je faisais là, en revanche, c'était une autre paire de manches avant que je ne comprenne.

 

Je vous avoue que la cafetière avait bien marché pendant cette heure de découverte. J'avais besoin d'adrénaline liquide à faire circuler dans mes artères et mes neurones pour bien cerner le merdi.. hum... le bazar.

 

Il était question d'agression, et pas n'importe quelle agression. Un politique notoire avait subi une attaque flinguée et avait été loupé de peu. Le portrait établi permettait bougrement de reconnaître ma tronche grâce à celui qui avait vu quelqu'un au "comportement suspect". Quel était ce quiproquo? Je me demandais si j'allais avoir le fin mot de l'histoire, moi qui ne m'était jamais intéressé outre mesure à la politique.

 

Après le quatrième expresso, je fus comme traversé par un éclair de compréhension. Littéralement: mes yeux clignèrent dans un effet visuel de lumière noire, et mes neurones mirent le puzzle en place. Mon foutu voisin, source de mes emmerdes depuis quelques temps.

 

Ce salopard était un politicard bien confirmé, et bien fonctionnaire. Les pots-de-vin, le glandouillage, c'était ça sa vie. Je l'avais entendu quelques fois parler un peu trop fort lorsqu'il se pavanait au téléphone dans son jardin. J'étais au courant de pas mal de choses, et ça ne lui avait jamais posé de problème. Jusqu'à.

 

Jusqu'à ce qu'un jour, je me liais d'amitié avec un journaleux. Bien entendu, l'amitié n'avait rien à voir avec sa fonction professionnelle, mais Mr le Voisin s'était senti menacé par cette présence gênante. Il m'avait fait quelques remarques sur mes "relations douteuses" à l'occasion de nos chassés-croisés de "bon voisinage", mais je l'avais remballé en lui disant de se mêler de la poussière de son paillasson, lequel paillasson abritait l'amant de sa femme pour pallier à ses défectuosités en matière de virilité.

Bon, je reconnais, pas très diplomate de ma part, mais pour moi, ça devait en rester là.

 

Mon pote m'avait entendu vaguement évoquer l'affaire, et avait mis un de ses amis sur le coup, pour un article dans la presse à scandales. Et le problème était qu'ils avaient déniché bien, bien plus. Une sombre histoire de prostitué masculin ayant besoin de faire blanchir un peu d'argent pour ses dealers, et qui profitait de la générosité de la dame pour troquer quelques biftons et, au passage, pour lui en soutirer quelques-uns de plus pour sa consommation perso.

 

Bref, j'étais devenu la bête noire de Monsieur le Notable. Cette ordure était le "témoin" qui avait aperçu le suspect...

J'étais en train de me demander pourquoi je n'étais pas encore incarcéré, quand j'en compris également la raison. S'il avait voulu me faire emprisonner, il m'aurait littéralement dénoncé. Mais là, non. Il voulait juste me faire flipper, suffisamment pour que je me terre, voire que je déménage. Il avait plus d'intérêts à me faire taire par pétoche, qu'à me pousser à raconter ses petites histoires d'argent et de fesses à des enquêteurs. Pour le moment, il pouvait toujours jouer les cerveaux surmenés et dire que son portrait n'était sans doute pas fiable. Après tout, qui croirait-on? Le bon politique influent de la ville ou l'obscur nouveau riche que j'étais, chanceux de la vie, avec mon insolente réussite dans le monde de la finance?

LeJournal

 

 

Alors, je passais rapidement aux petites annonces immobilières pour connaître la valeur de vente de ma maison... 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ndlr: merci à CrazyHorse pour le dessin ;)

Partager cet article
Repost0
21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 12:00

Hello la Communauté des Croqueurs,

Hello Lectrices et Lecteurs,

 

Voici donc la liste des blogs ayant participé au Défi n°66, dont j'avais lancé le thème que vous pourrez trouver sur cette page :

A l'abordage! Défi des croqueurs n°66

 


 

Jeudi poésie du 13 octobre: thème "Badinages libres":

 

- Le blog de Monelle nous fait re-découvrir la beauté des vers d'Alfred de Musset à George Sand, les amants épiques de l'histoire littéraire: link

- Malika, sur son blog Tableau Peinture, a opté pour un court poème, une image comme attrapée dans l'instant, de Guillaume Apollinaire: link

- Le blog de Lenaïg, nous propose un choix de deux textes, introduits par quelques jolis vers de sa composition: link

- Nounedeb nous offre un sourire avec son badinage très lucide et pourtant poétique: link

- Fadosi cite des vers pleins de sagesse de Victor Hugo: link

- L'Île de Lilie, polissonne, compose des vers mêlant nature et charnel... le badinage devient corporel: link

- Sur le blog de Mes écrits vains, on trouve une intéressante réflexion sur le badinage, à lire sans modération: link

- Les plaisirs de Mimi nous entraîne sur les métaphores fleuries de Ronsard: link

- Hauteclaire nous fait partager un esprit de badinage innocent, et absolument romantique, oeuvre de Sully Prudhomme: link

- ma propre création: Défi n°66: Jeudi Poésie - Badinages libres

 

 


 

Lundi du défi (17 octobre): les textes sur les lacets

 

- Dominique, avec son blog Antidotes, commence le thème en beauté et, le lacet de nos bouches se hisse vers le haut en lisant sa version du thème: link

- Fransua offre une dimension plus philosophique à mon thème en l'utilisant dans une métaphore dont vous me direz des nouvelles: link

- Sur Le blog de Monelle, on serpente sur l'idée de l'inutilité des objets, et surtout sur ses contre-arguments: link

- Chez François et Marie, ou Cabardouche, les jeux de mots sont si joliment tournés que je ne saurai les rendre avec toute leur beauté; visitez-les: link

- Plyson nous entraîne sur le chemin des envies de lascivité contre des contraintes lassantes et enlaçantes: link

- Marie Chevalier nous propose une anecdote poétique: link

- Sur le blog Détente en poésie, un haïku nous demande de méditer sur l'utilité des lacets: link

- Papiluc, nous fait marrer de son texte un tantinet déplacé, mais amusant au possible: link

- M'amzelle Jeanne montre l'intelligence de nos lacets, et envisage le pire pour nous prévenir: link

- Le blog de Nicole nous offre une fabuleuse richesse lexicale: link

- Le blog d'Henri réfléchit sur comment utiliser un lacet en poésie: link

- Harmonie 37 sait nous emmener sur des sineuses marches, avec de jolies divagations: link

- Sur le blog de Fanfan, on regarde se défiler l'histoire d'amour entre un bouton et un lacet: link

- Sur le blog Le jeu du vendredi, on s'éclate de rire grâce à seulement quatre vers très pertinents: link

- Sur le blog de Pimprenelle, on assiste à des constats qui font sinuer du passé à l'avenir... link

- Le blog de Néon et Tricôtine nous emmène dans une histoire lascive de godasses infidèles, riche de jeux de mots: link

- Hauteclaire nous surprend avec une histoire mêlant rêve et réalité: link

- Chez Nounedeb, une prose toute en joyeuses consonnances: link

- Le blog d'Eglantine réussit à nous emmener dans une fiction où les songes rappellent les comportements des journées passées: link

- Sur le blog "Sansblabla", ce sont quelques mots et une image boisée qui nous envoie serpenter: link

- Lenaïg s'amuse à lacer des vers en jeux de mots: link

- Alice, sur son blog Rêves et écritures, délace le champ lexical avec habileté: link

- Le blog de Fa Do Si se rappelle des souvenirs en partant de la notion d' "objet" - en l'occurrence, une fenêtre: link

- Le blog "Mes écrits vains" s'amuse à enlacer les lacets dans tous les sens: link

- La plume de l'aube se demande comment nouer l'histoire, mais réussit à entrelacer les mots: link

- Mimi s'éclate avec des lacets amoureux... à lire pour vous donner le sourire: link

- Et, bien entendu, la participation de votre hôte: Défi des Croqueurs n°66: Ô las des lacets

 

 


Jeudi poésie du 17 octobre: thème "En musique, alité!":

 

- Monelle, en quelques vers, nous rappelle le lien intime entre les livres, la musique, et la détente: link 

- Lenaïg, fidèle à sa dextérité dans le maniement des mots, sait créer un texte en douces sonorités: link

- Sur L'Île de Lilie, on pense à un Verlaine sans vergogne: link

- Le blog de Fa Do Si aussi nous propose du Verlaine, nous parlant cette fois d'art poétique: link

- Alice, sur son Rêves et écritures, cite l'inégalable Baudelaire: link

- Sur le blog de Nounedeb, une création bien tournée: link

- Sur le blog de Mes écrits vains, les consonnances parlent d'une Lila et de lilas: link

- Les plaisirs de Mimie nous parle des métaphores amusantes d'un Verlaine très... libertin: link 

- Les vers de Hauteclaire sonnent haut le clairon des sons, comme un écho à mon texte et à la musique d'Edelweiss: link

- Et une création collaborative chez moi: Défi n°66: Jeudi Poésie - En musique, alité!

 


Et, n'oublions pas de remercier nos "guests stars": CrazyHorse qui m'a prêté le dessin de lancement du thème, et qui a créé l'illustration de mon texte de lundi, et Edelweiss (anciennement Ashitaka) pour la composition qui accompagne le poème du deuxième jeudi.

 

Merci à tous pour vos participations!

 


 

Si, par mégarde, j'ai omis votre texte, écorché le nom de votre blog, ou que le lien ne fonctionne pas, signalez-le moi en message privé, svp.

 

De même, si, pour des raisons de confidentialité, vous ne souhaitez pas que votre blog puisse être lu par des personnes extérieures à Overblog, faites-le moi savoir par messagerie. Je l'enlèverai immédiatement.

Partager cet article
Repost0
20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 00:01

 

 

Pour écouter l'article en musique: Huitième Sens d'Ashitaka

Sur le lien suivant: link

(A retrouver aussi dans ma rubrique "Salut les Copains")




Entends, écoute.

Laisse-toi porter par les sons alternatifs,

D'une musique qui rend ton coeur lascif,

Et le reboote.

 

Tes oreillettes montent et descendent.

Tes yeux ne voient plus que de la poudre de cendre,

Et tu vis au rythme des sonorités.

Tu te laisses porter, alité.

 

Respire, enfin, l'évasion qui s'ouvre à tes oreilles.

Tu faiblis, tu revis, tu découvres, sans pareille.

Comme si tu redevenais instinct, animalité;

Dans une jungle, sur fond de cris improvisés.

 

Tout son, tout bruit, fait de toi un guerrier;

Boum-Tac-Tam, tout alimente ta sensorialité.

Tu deviens toi-même percussion,

Tu te laisses porter par les sons.

 

Partager cet article
Repost0
17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 08:00

Il admirait ses lacets. Non pas que ceux-là le fascinaient, mais il éprouvait toujours ce besoin étrange de se concentrer sur ses pieds, lorsque les situations le gênaient. A croire que l'absence de panard, justement, l'incitait à regarder les siens.

 

Là, pour le coup, il était mal dans ses pompes, autant au propre qu'au figuré. Il s'était nippé avec la tenue de circonstance, le costard et les mocassins, et se sentait comme un marcassin des villes. Un grand gosse un peu balourd qui devait affronter un monde de requins, afin d'obtenir de quoi se sustenter.

 

Dieu, ce qu'il détestait cette situation! Il n'en avait cure, de ces tâches oiseuses qu'on lui demandait de remplir! Mais il fallait convaincre, assurer que oui, oui, il était un bon commercial, et bon comptable aussi pour remplir les petits tableaux avec des tonnes de zéro derrière les premiers chiffres. Tout ça pour pouvoir gagner de quoi, un jour, prendre son envol.

 

Alors il écoutait. Et il laissait ses lacets inertes l'envoyer dans les limbes de ses pensées. Il savait que cette inattention serait remarquée, mais il savait aussi qu'ici ou ailleurs, il trouverait forcément son "bonheur".

 

Il ne trouvait pas ses méditations profondes, mais il les trouvait... justes. Tout simplement. Aussi simple et évident que l'utilité de ces foutus bouts de ficelle nouant ses godasses vernies. Et, question vernis, il était assez vert pour croire encore qu'il le deviendrait un jour.

 

Le recruteur lui pompait l'air, avec son verbiage pompeux. Un jeu de mots facétieux et malvenu lui traversa l'esprit, et il maîtrisa in extremis un sourire en coin. Il l'imaginait quelque peu... mal léché.

 

Le pantalon du costume commençait à lui rentrer dans les fesses, et les chaussures n'allaient pas tarder à lui causer des ampoules, mais sans que cela n'allume la moindre lumière de rêve dans ses yeux...

 

Tant pis. Ce serait peut-être pour une prochaine fois. La patience lui apporterait enfin, un jour, la réalisation de sa vocation, et il revivrait comme un enfant qui apprend à faire quelque chose d'utile de ses mains, il renouerait avec la boucle de sa vie...

 

LeLacet

 

 

Je remercie la Communauté des Croqueurs de Mots pour leurs défis sympathiques.

 

Je remercie également, à nouveau CrazyHorse Motel, qui a illustré mon texte à ma demande. C'est sa façon à lui de participer aux jeux d'écriture, puisqu'il aime les mots, mais que ses crayons l'incitent plus largement à les imager qu'à les mettre en prose - et pour notre plus grand plaisir.

 

A jeudi, pour le second thème poétique!

Partager cet article
Repost0
13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 00:01

- Je te croyais fragile,

Filante comme de la poudre d'argile,

Mais tu es difficile,

Froide et stoïque comme un fossile.

 

- Je te croyais matelas,

Moelleux dessus, solide en-deçà,

Mais tu es un véritable verglas,

Dérapant dans tes états.

 

- Tu te mets en colère, tu es infâme,

Tu t'énerves, tu sors ta beauté femme,

Tu me plais, je veux tout de tes états d'âme.

 

- Tu fuis, tu m'échappes, tu dévies,

Tu m'agace, tu me taquines, tu m'oublie,

Je te cherche, je te veux, je te le dis.

 

- Tu me tournes autour,

Tu sors tes meilleurs atours,

Et, tu me perds dans tes détours.

 

- Tu me couves du regard,

Tu me montres tes égards

Et tu finis épars.

Partager cet article
Repost0
10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 00:01

Défi n°66 de la Communauté overblog des Croqueurs de Mots

 

Bonjour Croqueuses et Croqueurs de Mots! Le thème de ce défi m'a été inspiré par le souvenir d'un dessin envoyé par un de mes meilleurs amis. Remercions donc CrazyHorse Motel (link), qui m'a autorisée à publier l'illustration ci-dessous, et auteur du dessin de fond de mon blog.

 

Le thème:

Enlacez vos lacets sans vous lasser!

 

ConverseVertdeGrisEdition

 

De quoi s'agit-il? Partez d'un objet aussi anodin qu'un lacet, serpentez sur ses boucles et ses (in)sinuations, et laissez-le créer le noeud complexe d'un moment. Car, après tout, ce sont les objets les plus anodins qui nous sont les plus utiles, et qui nous ramènent parfois des souvenirs d'une époque, d'un instant, d'un autre objet chéri, d'un détournement d'utilisation, d'une pensée incongrue...

 

Amusez-vous, que ce soit en champs lexicaux, consonnances, doubles sens, non-sens, sens cachés ou même assonnances. Proposez vos proses ou posez vos poésies, l'essentiel étant que de lascifs lacets apparaissent et fassent le lien entre mon thème et votre création.

 

 

Vos participations sont attendues pour le 17 Octobre 2011, à 08h00.

 

Au passage, j'informe la communauté que je publierai un blog listant les liens vers les différentes participations au défi, sauf volonté exprimée de votre part de ne pas y apparaître. Ceci afin que mes lecteurs hors communauté overblog puissent venir découvrir vos variations sur le thème.

 

 


 

A l'issue de ce défi, n'oubliez pas les jeudis poésie!

 

Jeudi 13 Octobre 2011:

Badinages libres

 

Jeudi 20 Octobre 2011:

En musique, alité!

Partager cet article
Repost0
8 août 2011 1 08 /08 /août /2011 07:00

Moi, après les vacances, les valises que je récupérais, c'étaient celles qui gonflaient de mes yeux et me donnaient l'air aussi perspicace qu'un hibou insomniaque.

 

Il faut dire, que, ironie du sort, dans ma carrière de détective, je venais de redéfinir le mot "congés", et j'en avais fait une extension des mots "travail" et "heures supplémentaires".

 

Quelle ironie! Moi qui croyais, pour la première fois depuis cinq ans, pouvoir m'autoriser mon rêve, des vacances de farniente complète, avec vie totalement oiseuse et oisive, j'avais écopé d'un cadeau empoisonné dès mon arrivée.

 

Amandine était là et piaffait d'impatience, devant le tapis roulant, sa hâte de savourer l'hôtel en bandoulière. Et son sourire ravi me faisant fondre, j'appréhendais un peu que la canicule extérieure me fasse le même effet.

 

Quand elle m'eut fait signe, je récupérais nos deux valises sur les pales de caoutchouc.

 

C'est après l'arrivée à l'hôtel que nous eûmes la surprise... Amandine voulait tester rapidement la douche, et ouvrit sa valise.

J'entendis son soupir de surprise avant de voir sa tête.

 

Rien de ce que contenait la valise lui appartenait. Il y avait un fatras non assorti de vêtements: panoplie de bimbo, vêtements informes pour ménagère en plein laisser-aller, vêtements "passe-partout", tailleur chic... de quoi ouvrir un magasin de déguisements. Des perruques, aussi, ajoutaient à l'aspect glauque de cette découverte.

 

J'allais enrager contre son inattention à l'aéroport, mais la coïncidence était énorme. Nous étions arrivés tôt devant le tapis à bagages, et je savais qu'elle tenait bien trop à ses affaires pour ne pas vérifier les noms sur les étiquettes de transport.

 

Et c'était le cas. Elle avait vérifié. Nous ouvrîmes donc la valise qui contenait mes affaires. Même bordel, version homme: costumes, joggings, perruques courtes, lunettes noires...

 

J'avais l'impression qu'un sinistre clown était en train de se foutre de moi. Quelqu'un avait changé le contenu de nos valises, et ce quelqu'un voulait qu'on se fasse discrets...

 

Nous épluchâmes tout. Une longue lettre, dans "ma" valise, nous donnait un semblant d'explications quant à tout cela.

 

"Chers Madame et Monsieur Harmon,

Est-ce de me rencontrer, moi et mes origines, qui vous a inspiré cette idée de voyage îlien? J'ose l'espérer...

Je sais que si vous avez toujours décliné de travailler pour moi, c'est certainement à cause des renseignements que n'ont pas manqué de vous fournir vos amis de la police.

Toutefois, ce sont vos compétences que je veux, vos compétences que j'aurais. Vous ne risquez rien d'autre qu'un client très prenant mais très généreux.

Je veux obtenir un procès condamnant l'homme qui me sert de second, et je sais que vous avez l'expérience nécessaire dans le domaine de l'enquête criminelle pour m'en donner les moyens.

Vos vacances tombent très bien. Elles vous offriront le dépaysement que vous souhaitiez, tout en vous donnant une proximité géographique avec cet homme, qui séjourne la moitié de son temps là-bas. Je vous ai fourni l'équipement nécessaire, donnez-vous en à coeur joie, il mène grande vie et le suivre vous permettra de découvrir tout ce que ce charmant coin possède de plus beau... Je vous ai même obtenu un guide touristique, que je n'ai pas manqué de faire annoter, avec l'ordre de visite à respecter!

Je vous souhaite d'excellentes vacances, et vous contacterai régulièrement pour connaître l'avancée des recherches.

Bien cordialement,

Votre dévoué M.S."

 

Et cétait parti pour des vacances d'un tout nouveau genre...

Partager cet article
Repost0